• Y'A pas de Bavure,

    Que des violences policières.

       À Tours, F., impliquée dans divers mouvements locaux est poursuivie suite à sa participation à la marche des fiertés Lesbiennes-Gays-Bi-Trans-Intersexes en mai 2011.

       L'État avait entamé les intimidations sur la Gaypride avant même la tenue de la manifestation. Au cours de celle-ci il a fait charger ses troupes devant, c'est notoire, un par-terre de militants d'extrême-droite (venant de manifester légalement leur homophobie). Les flics s’en sont pris à la queue du cortège ; plusieurs manifestants ont eu des prescriptions d’ITT.

       Cette partie de la marche avait choisi d'affirmer que les questions de genre et de sexualité, sont des questions politiques solidaires de l'antiracisme et de l'anti-autoritarisme ;

    Le Message serait-il qu’il ne faudRait pAs Que nos Désirs fassent déSordre ?

       La répression se poursuit avec cette militante accusée de violences sur agent (ce qu’elle nie). Une audience est fixée au jeudi... 8 mars 2012. La répression judiciaire engagée est une manière opportuniste de légitimer la violence policière tout en occupant et isolant quelques militants, que les médias locaux feront passer pour délinquants.

    S’ÉManciper de l’Autoritarisme et de ses Catégorisations viOLentes

       Se libérer des injonctions de genre et de sexualité sont des aspects essentiels de toute émancipation individuelle et collective. Cette émancipation est antinomique à toute logique raciste et autoritaire. C’est pourquoi, dans un contexte où se développent exclusion et loi du plus fort, il est toujours crucial de se saisir et porter les causes féministes et LGBTi. Pourtant issues des émeutes de Stonewall, les marches des “fiertés” sont aujourd’hui acceptées en France à condition de s’en tenir à cette image réductrice et médiatique de gentil consommateur-gay-hystérico-festif.

       À l’heure où des policiers français peuvent mentir pour faire enfermer des indésirables et se disculper (cf. un conducteur à Aulnay-sous-Bois accusé par 7 policiers soutenus par Hortefeux), et interpeller à mort des personnes au grand jour (cf. Hakim Ajimi à Grasse... la liste est longue, on n’oublie pas), ... Nous dénonçons les pratiques policières et en questionnons les motivations. Nous ne voulons plus avoir peur ni nous auto-censurer, nous voulons trouver des formes d'opposition réelles à cet environnement autoritaire et violent, néfaste pour tout un chacun.

    Nous ne voulons pas de ce monde qui nous contrôle et nous emmure.

    Leurs matraques ne nous feront pas taire, ni marcher d’un seul pas !


    Que nos désirs vivent sans ordre...


     Manifestons notre solidarité au tribunal de Tours

    le jeudi 8 mars 2012 (audience à 9h). 

     


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  • Y'A pas de Bavure,

    Que des violences policières.


    Lors de la dernière Gay Pride à Tours en mai 2011, la police Nationale « dérape » ; pourrait-on dire si ce n'était habituel et volontaire. Les Baqueux et les bleus chargent et tabassent des individus en fin de cortège.


    Un contexte :

       Alors que le groupe d'extrême droite Vox Populi se rassemble en toute tranquillité derrière une banderole ouvertement homophobe sur le chemin du cortège autorisé de la Gay Pride ;

       Alors que la préfecture menace au dernier moment d'interdire la Gay Pride si les organisateur-ices ne trouvent pas un service d'ordre, « conséquent » qui sera brieffé sur la mythique menace ultra-gauchiste,

       la tension monte le jour de la marche des fiertés, aux abords d'un bar très fréquenté par les nazillons locaux.


    Un prétexte, qui convient aux médias et aux flics :

       Une personne du cortège exige à juste titre, qu'un journaliste de la NR cesse de le photographier, créant une altercation banale.


    Des faits :

      Deux autres individus se font projeter par terre par des hommes de la BAC déguisés en civils, parce qu'ils s'étaient cachés le visage avec un foulard et une capuche (un facho filmant la fin de cortège).

       F tente de relever un des deux copains et reste accrochée à lui. Un flic de la BAC (non identifiable) lui assène un bon nombre de coups de matraque sur la cuisse, puis un flic en bleu la jette par terre en lui mettant un coup de canon de flash ball au visage et la traîne à terre.

       La fin de cortège se fera bousculer, frapper, menacer, gazer de lacrymogène, certain.e.s brûlé.e.s par les gaz. Un individu se fera plaquer à terre sous les coups, et emmener au commissariat avec les deux premiers. F, elle, n'est pas arrêtée, ni contrôlée, rien. Elle rejoint le cortège, la cuisse explosée d'ecchymoses et la bouche en sang.


    La (pour)suite :

       Plusieurs personnes ont eu des Interruptions Temporaires de Travail.

       Ayant une prescription d'ITT de 8 jours, F est convoquée au commissariat, un mois après les faits. Elle se retrouve face à son agresseur, qui l'accuse aujourd'hui, …

       de lui avoir mis deux coups de boule... qui n'auraient laissé aucune trace. Pour preuve (!), une vidéo de la Nouvelle République, qui dans sa version papier nous fait passer pour des terroristes cagoulé.e.s et armé.e.s, pour preuve donc une vidéo de la NR, sur laquelle on voit... F se faire matraquer...

    http://www.youtube.com/watch?v=Z6RpcXMeSD  (voir à 1min.40) :




    L'appel à la Solidarité :

       Le procès de F est prévu le Jeudi 8 Mars 2012 au tribunal de Tours, à 9h00. RDV pour s’y rassembler.

       « Demander à la police qu’elle soit policée et à la justice qu’elle soit juste c’est demander à un homme de se couper un bras pour améliorer le fonctionnement de son corps. »

       Nous ne sommes pas étonné.e.s du comportement de la police, nous n’oublions pas qu’en d’autres circonstances il y a des morts sous ses coups (cf. Ali Ziri, … la liste est longue) et nous appelons à la Solidarité.


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  • Le 9 juin 2011

    Tours - Gay Pride - 21 mai 2011

    Mon tégmoignage sur ce qui m'est arrivé  - Par F.

    Cela s'est passé devant le Cosmic Café autour de 16h30. J'étais en toute fin de manif (derrière nous c'était la voiture-balais de la police municipale) je discutais avec deux autres copines quand on est passé devant le café.

    Un bon nombre de personnes (essentiellement des jeunes hommes) étaient postés debout à la terrasse du café et sur le côté. Ils nous dévisageaient et montraient du mépris.

    Certains filmaient le cortège avec des portables.

    Devant nous le cortège avançait, j'entendais des slogans anti-fascistes de lancés.

    On allait finir de dépasser le café quand je me suis retournée.

    Il y avait un homme (assez corpulent, en T-shirt noir) qui était sorti de la manif qui était proche du bar (sur le trottoir, séparé de la manif par une rangée de voitures garées) et qui parlait vivement avec un autre gars.

    Il y avait des policiers autour d'eux et les personnes d'extrême droite à coté. Nous sommes plusieurs de la manif à vouloir rester pour ne pas laisser la personne seule, être en témoins et savoir ce qu'il se passait.

    C'est là qu'un cordon de flics et assimilés s'est formé sur la rue à notre niveau. Je me suis alors retrouvée face à un homme (plutôt jeune, brun, pas très grand, en T-shirt blanc), assez arrogant qui voulait nous faire reculer. En baissant les yeux j'ai vu qu'il tenait dans sa main droite une matraque télescopique.

    Ne voyant pas d'insigne policier sur lui, je lui ai demandé qui il était ; vu la configuration de la scène je me posais la question : un militant facho ou un flic ? Il a ignoré ma question.

    Ce monsieur, d'autres hommes en civil et des policiers en tenue anti-émeute, nous ont bousculé plusieurs fois pour nous faire reculer : "vous reculez !" disaient certains dans ce têtes à têtes. Ils nous poussaient de leurs bras ou leurs corps, à bout de matraque. À un moment, un policier en tenue m'a repoussé en me prenant par la gorge. Nous étions plusieurs à dire vouloir rester pour voir ce qu'il se passait du côté du manifestant sur le trottoir.

    Tout en reculant pas à pas, je restais dans l'axe de l'homme au T-shirt blanc.

    Alors qu'on tentait de garder nos positions face au cordon, j'ai vu surgir à ma gauche un autre homme en civil (portant un chemise à manches courtes bleue sombre je crois) de derrière le cordon, le traverser et passer derrière moi. Je me retournai et je vis le bras de cet homme venir saisir et tirer vivement la capuche de la tête d'un manifestant qui était de dos par rapport à nous.

    Dans ce mouvement le manifestant est tombé presque sur moi, et l'homme à manche courte le tenait toujours. Je me suis aggripée au manifestant (Willy). Je craignais de le voir partir (ou de se faire frapper) sans raison : les manifestants n'avaient pas fait preuve de violence mais les hommes en armes (les policiers en tenue et les civils indéterminés) avaient la morgue de ceux qui trépignent avant l'attaque.

    Ensuite les choses deviennent complexes.

    On se retrouve par terre avec Willy, on est balloté au sol avec peine. J'ai pu commencer à me relever à un moment donné, essayant de tirer Willy vers le reste des manifestants (pour partie refoulés je crois bien, vers le trottoir opposé au Cosmic Café ; d'autres bousculades se déroulant aussi autour de nous).

    C'est là que j'ai reçu plusieurs coups de matraques par l'homme au T-shirt blanc qui tapait sant retenue sur ma jambe (notamment la cuisse, au moins 3 coups, dont deux au moins au même endroit).

    Entre deux coups, j'ai tenté en vain de saisir le bout de sa matraque télescopique pour qu'il cesse ses coups. Ca l'a déséquilibré puisqu'il était dans une position inconfortable (accroupi), mais il a poursuivit ses coups.

    En même temps, choquée et sentant la douleur, étant saisie par l'avidité de l'homme à taper, je lui renvoyais son acte en lui criant  un truc du genre "tape ! c'est ça, vas-y tape !" Willy était toujours à terre entre nous deux, immobile.

    L'instant d'après un policier en tenue anti-émeute est arrivé sur moi sur ma gauche, il m'a frappé au visage en se servant de son flash-ball comme d'une raquette en revers. Ca m'a flanqué par terre (je suis tombée en arrière).

    Le même policier en tenue m'a ensuite tiré par derrière et m'a trainé sur la route sur quelques mètres et m'a lâché en partant je ne sais où. C'est ensuite je crois (je ne suis pas sûre du moment), que j'ai du me retrouver en-dessous d'un tas de personnes, ce qui m'appuya sur la tête et me fit mal au cou.

    Une fois dégagée, j'ai tenté de me relever au plus vite, je me retrouvai proche d'une petite dizaine de manifestants sur le trottoir opposé au Cosmic café. Les gens me voyant saigner de la lèvre (à cause du coup au flash-ball) me demandaient comment j'allais ; j'avais mal mais la situation me préoccupait bien plus. J'espérais être sortie d'affaire mais pas tout à fait (je me disais que s'ils avaient voulu m'arrêter ils en avaient eu tout le loisir, donc que sur ce point j'avais eu la chance de ne pas les intéresser !).

    Des policiers en tenue, flash-ball en main (pour celui qui était le plus proche de moi, d'autres avaient des gazeuses) nous faisaient face pendant qu'au milieu de la rue les bousculades et les arrestations continuaient.

    La poignée groupée de manifestants qu'on était tentait alors de parlementer avec les bleus à flash-ball : malgré notre crainte et notre énervement, on dénonçait leur comportement violent alors que nous n'avions eu aucune attitude agressive, qu'ils faisaient le travail que les fachos auraient bien aimé faire, que là ceux-ci n'avaient qu'à se faire plaisir au spectacle.

    En fait ils n'écoutaient guère ce qu'on disait. Soit ils nous ignoraient, soit ils se montraient d'une agressivité physique décomplexée.

    On continuait à reculer. À ce moment ont été refoulés vers nous Fanny du NPA et Éric de Solidaires. Fanny était très énervée, les deux protestaient dans une attitude de repli. Ils ont été jetés à terre au niveau de la bordure du trottoir, ce n'était visiblement pas leur première agression subie.

    J'ai récupéré en partie Éric, l'aidant à se relever, il avait l'air d'avoir mal. Nous avons essayé de fuir plus vite en direction du cortège (qui s'était éloigné). Nous avons pris dans nos bras Fanny pour la calmer (elle criait et agitait les bras en direction de policiers en tenue).

    Alors que nous étions en bonne voie pour rejoindre le cortège, une flique en tenue à chemise blanche, et peut-être d'autres policiers, se sont mis à gazer largement l'air tout en nous suivant sur quelques pas. L'air nous piquait la gorge les yeux et le nez. Nous sommes plusieurs à avoir eu recours au sérum physiologique pour calmer les effets du gaz lacrymogène.

    Une fois le cortège raccroché, j'ai suivi le mouvement ; étant un peu perdue je restais avec mes camarades. Les airs festifs étaient devenus pour moi plutôt dégoûtants (d'ailleurs perso, sans être moi-même tendue avant le Cosmic Café, j'avais trouvé depuis le début l'ensemble de cette manif moins détendue que la GayPride de l'année précédente). Après ça je ne comprenais pas comment le reste de la Gay Pride pouvait continuer leur musique comme si tout allait bien (ils ont d'ailleurs refusé de couper leur sono, vu que ce n'était pas une agression d'homos m'a-t-on dit), ils ne semblaient pas concernés, d'ailleurs la plupart n'avaient sûrement rien remarqué.

    La fin de cortège a été suivie sur une bonne partie du reste du parcours, par une trentaine au moins de flics casqués et ostensiblement menaçants. La queue de cortège a poursuivi sa route dans une tension palpable, en alerte, les gens s'assurant sans cesse, par la mise à distance et en se retournant régulièrement, que les flics ne chargeaient pas.

    J'ai vu le médecin dans la soirée. Je me retrouve avec un hématome sur la cuisse plus gros que ma main, des bleus sur la fesse, une petite plaie saignante à la lèvre, une dent douloureuse. J'ai la tête qui fait mal et un bon choc émotionnel. J'ai 8 jours d'ITT. Heureusement rien de cassé, et j'ai un entourage qui prend soin de moi.

    Les policiers se sont lâchés sans raison, si ce n'est, manifestement pour : semer le trouble dans les rangs de la Gay Pride ; discréditer les militants faisant de la question LGBT un aspect de la lutte anti-fasciste et anti-raciste, en les rendant responsables des violences pourtant subies (les médias se chargeant d'en faire des personnes violentes ou repoussoir) ; donner du spectacle aux fachos ; semer la peur de la contestation et de la solidarité.

    Jamais les militants d'extrême-droite paradant n'ont été inquiétés d'aucune manière par la police nationale, alors que leur attitude n'a pas été moins agressive que les anti-fascistes. L'histoire de l'altercation d'un manifestant, alors isolé, avec un journaliste vient fallacieusement en 2e justification de la charge policière (la première, que les antifas en manif aient provoqués et soient armés, ne tient visiblement pas...) ; mais quel est le lien ?

    Les manifestants que nous étions se sont arrêtés pour voir ce qu'il se passait, mais les policiers n'ont manifestement pas souhaité cela. Loin de s'attarder sur l'histoire entre le manifestant et le journaliste, semant la confusion entre flics en civils et "fachos", ce fut le moment pour la police de charger la fin de cortège sans sommation, d'exercer sa violence sur les manifestants, et d'arrêter quelques personnes sans raison initiale.

    F.

     


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